Rabobank et la CEB : moteur du changement durable

En 2017, avec 100 millions d’euros de financement de la CEB, Rabobank a lancé le Social Impact Loan (prêt à impact social), un produit financier ciblant les entreprises opérant dans les secteurs de la santé et de l’éducation et présentant un “profil de durabilité” approprié.  

Chaque investissement a été examiné sur la base de critères sociaux en complément de l’évaluation standard de la viabilité économique. Les critères sociaux concernent la localisation de l’investissement (par exemple, la fourniture de services dans des zones mal desservies), la nature de l’investissement (par exemple, l’achat de technologies respectueuses de l’environnement) et/ou le profil de l’entreprise (par exemple, le modèle de gestion à orientation sociale et la vision du management).  

Ce premier prêt de la CEB a été décaissé en faveur de 46 entreprises au total : 43 dans le secteur de la santé et 3 dans celui de l’éducation. Chaque entreprise a reçu des sous-prêts variant entre € 125 000 et € 7,5 millions. Le montant moyen des sous-prêts était de €2 millions.  

Des avantages multiples

Certaines des entreprises bénéficiaires se sont concentrées sur la prestation de services aux populations défavorisées dans des zones présentant des risques sanitaires élevés ou une qualité d’enseignement inférieure à la moyenne. Ces nouveaux services tendent à proposer des approches intégrées qui font appel à des compétences interdisciplinaires et se concentrent sur des mesures préventives. Cela favorise le bien-être à long terme et l’intégration socio-économique des bénéficiaires, réduisant ainsi les coûts des soins médicaux et d’éducation pour l’ensemble de la société.  

Rabobank est un partenaire précieux pour la CEB - qui intervient dans des secteurs d’investissement socialement importants ayant un impact direct et positif sur les bénéficiaires finaux. En plus de fournir des conditions de prêt attractives, Rabobank comprend les besoins des “entreprises sociales” et soutient leurs modèles et stratégies d’entreprise. Cela a apporté une crédibilité vitale aux entreprises qui doivent obtenir le soutien des parties prenantes concernées, y compris des autorités municipales et des services sociaux et de santé. En soutenant des approches innovantes, Rabobank encourage également les secteurs de la santé et de l’éducation à adopter des modèles de travail efficaces et socialement inclusifs.  

Une coopération qui se poursuit

Avec le soutien de la CEB, le prêt à impact social de Rabobank est devenu un instrument performant pour les entreprises actives dans les secteurs de la santé et de l’éducation aux Pays-Bas. En raison du succès de ce prêt, Rabobank a proposé en 2019 de poursuivre sa coopération avec la CEB en augmentant le prêt existant de 150 millions d’euros.  

Ce prêt supplémentaire de la CEB est utilisé pour aider à financer :

• la construction/reconstruction d’installations médicales et de soins telles que des cabinets médicaux, des centres de soins, des bureaux et l’achat de nouveaux équipements.
• la construction/reconstruction d’installations éducatives telles que des bâtiments scolaires, des bureaux et l’achat de nouveaux équipements.
• les coûts de lancement de nouvelles activités, notamment dans les zones défavorisées.  

Un grand nombre de personnes à travers les Pays-Bas bénéficient de ces investissements, qu’il s’agisse de médecins, de personnes âgées, d’entrepreneurs, d’enseignants, d’élèves ou de personnes présentant un handicap ou des besoins particuliers.  

“La contribution du prêt à impact social accélère la transformation des soins médicaux aux Pays-Bas en matière de qualité, d’accessibilité et de coût abordable, explique Michel van Schaik, Directeur du service Santé de Rabobank.  

L’innovation répond à un besoin en matière de santé

Stokhasselt Noord est une localité défavorisée du nord de Tilburg, qui compte une population importante de migrants récents et de demandeurs d’asile. Elle manque de services de santé de base et présente donc un risque accru d’épidémies. Traditionnellement, peu de médecins généralistes fraîchement diplômés veulent y travailler, et leur âge moyen est de 65 ans.  

Huisartsenpraktijk Stokhasselt est un projet mis en place par l’organisation non gouvernementale, STEP, en vue de créer un nouveau cabinet de médecins généralistes prenant en charge quelque 3 600 patients. Le cabinet emploie trois médecins généralistes sur une base contractuelle, ainsi que trois infirmières et plusieurs employés auxiliaires. Une machine en libre-service édite des ordonnances de renouvellement 24 heures sur 24.  

La mise en place du cabinet a coûté € 350 000, dont € 250 000 proviennent d’un sous-prêt de Rabobank financé par la CEB.  

Dorpspraktijk Vinkel est un autre cabinet situé dans la province du Brabant septentrional, dans un ancien bâtiment qui faisait autrefois partie de l’église du village. Avec l’aide du prêt Rabobank de 1,8 million d’euros, le précédent cabinet a été transformé en un centre de santé communal moderne, employant 12 personnes et comptant 2 900 patients (contre une moyenne de 2 000 pour les Pays-Bas).  

Ce qui rend ces cabinets particulièrement innovants, c’est leur modèle économique. Celui-ci permet à de jeunes généralistes de commencer à exercer sans avoir à fournir l’investissement initial classique nécessaire pour acquérir un cabinet existant et développer une patientèle. Les risques et la charge de travail sont partagés entre les généralistes. L’utilisation de locaux existants limite le coût immobilier et l’empreinte environnementale.  

Principales leçons tirées de l’évaluation de la CEB

Le Bureau de l’Évaluation de la CEB a récemment mené une évaluation indépendantedu prêt de la CEB à Rabobank qui a montré que notre financement a engendré un impact positif dans un certain nombre de domaines aux Pays-Bas, notamment la protection de l’environnement, l’amélioration des conditions de travail et l’augmentation de la qualité et de la disponibilité des services de santé dans les zones défavorisées.  

Cette évaluation a mis en évidence que, dans le cadre des schémas de financement durable, les investissements réalisés par les entreprises sociales - telles que les coopératives, les fondations ou les associations - peuvent générer des avantages sociaux importants autres que la création ou la préservation d’emplois.  

L’évaluation a également souligné l’importance pour la CEB de poursuivre son partenariat avec les banques coopératives et de renforcer sa contribution à l’économie sociale et solidaire par le biais de programmes de prêts conçus spécifiquement. Ceci est particulièrement vrai au vu du rôle croissant du secteur tertiaire dans la promotion du développement durable et inclusif dans les pays membres de la CEB.